Merten (Merten)
Merten et son écart « Bibling » (actuellement totalement intégré à Merten) bénéficie de plusieurs sobriquets.
Méertener Klepper (les bagarreurs) Les jeunes gens de ce village avaient autrefois la réputation de non seulement défendre à force coups de point leur honneur mais aussi de provoquer des bagarres dans les villages alentours lors des fêtes patronales. L’arrivée des « Méertener » dans une salle de bal était redoutée. Même le fait de traverser le village pour un étranger relevait de l’expédition dangereuse. En effet ne disait-on pas « Kénner beeden, der Papa fährt duerch Méerten » (enfants priez, papa va traverser Merten) ? L’agressivité des habitants de Merten remonterait à la guerre de Trente ans. Le village aurait était traversé à maintes reprises par des hordes soldatesques de tout bord et la population devait fuir dans les forêts avoisinantes non sans s’être défendu. Par la suite tout étranger qui avait l’audace de traverser le village sans justification valable le faisait à ses risques et périls et s’il ne montrait pas patte blanche, il était chassé du village manu militari. Cette réputation de bagarreurs, jusqu’à une époque récente, est « la marque de fabrique » des jeunes gens de ce village.
Méertener Bésenbénner (les fabriquant de balais). Le secteur de Merten est riche en genets et en bouleaux. Avec leurs branches et tiges on fabriquait des balais. Le métier de « Besenbénner » n’avait pas bonne réputation. Il était généralement exercé par des gens indigents ou nomades. Les habitant de l’écart « Bibling » étaient quant à eux les « Bésenkrämer », les marchands de balais. Un autre sobriquet encore moins sympathique leur était attribué puisqu’on les appelait « de Hoorenropperten » (les arracheurs de cheveux). Nous retrouvons ici l’agressivité des « Méertener Klepper » mais à Bibling la spécialité était d’empoigner les cheveux de l’adversaire ! En fait l’explication de ce dernier sobriquet serait toute autre et remonterait lui aussi aux périodes troublées de la Guerre de Trente Ans où les gibets avec leur pendus faisaient partie du paysage. Les « Horrenropperten » seraient allés se servir en cheveux auprès des pendus pour fabriquer brosses et pinceaux ! Cette explication bien macabre est sans doute née dans l’imagination d’un voisin fort malveillant et qui aurait eu à se plaindre d’un « Méertener Klopper » !
A. L. Dusanus dans « Volkshumor in Lothringen » (1928) ajoute encore un dernier sobriquet qui semble actuellement oublié « Méertener Strépperten » (les dépouilleurs, les maraudeurs). En francique « stréppen » veut dire enlever, chaparder (« sich stréppen » signifie se déshabiller). Les Mertinois seraient encore chapardeurs et maraudeurs !
Nous tenons à rassurer nos lecteurs : il n’y a actuellement aucun risque à traverser Merten, la population est aimable et pacifique ; pas de bagarre, pas de vol. Pas de fabriquants de balais et de brosses non plus.
Kalenner
Sonndach, 24 Nowember 2024
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